PSYCHÉ ET L’AMOUR (1798)

LE DIEU DE L’AMOUR ET LA JEUNE FILLE DONT IL S’ÉTAIT ÉPRIS

LE MYTHE

Cupidon -aussi appelé Amor chez les romains et Éros chez les grecs- est le dieu de l’amour charnel. Il est le fils de Vénus (déesse de l’amour) et de Mars (dieu de la guerre).

N’étant pas immunisé contre les ravages de l’amour, il tomba amoureux de Psyché, considérée comme la plus belle princesse du monde. Il la fit amener dans son château magnifique en lui demandant de ne jamais chercher à le voir. Gérard montre ce dernier déposant son premier baiser sur le front de la jeune fille. Surprise et troublée, Psyché croise pudiquement les bras sur son buste nu. C’est la première émotion de l’amour naissant.

Plus tard, alors que Cupidon dort auprès d’elle, la princesse, ne pouvant résister, allume une lampe à huile qu’elle approcha de son visage. Cupidon se réveilla et s’enfuit. Psyché erra longtemps à sa recherche, tandis que Vénus, fâchée que celle-ci ait trahi son fils, lui imposa une série de tâches ingrates. Jupiter, ému par la tristesse du petit dieu, finit par accorder l’immunité à Psyché et autorisa Cupidon à l’épouser. Ils célébrèrent leurs noces à l’Olympe.

Ce mythe a séduit de nombreux artistes de l’Antiquité jusqu’à l’époque néoclassique où le thème connaît un grand succès.

 

L’EXPLICATION DE L’OEUVRE

Oeuvre:
Psyché et l’Amour
François GERARD
1798

Gérard a peint cette toile alors qu’il était un jeune artiste, formé dans l’atelier de David. Il l’exposa au Salon de 1798, où l’accueil ne fut pas unanime. Beaucoup furent troublés par l’évolution du néoclassicisme perceptible dans cette oeuvre. Les plus enthousiastes furent certains élèves de David, s’appelant les « primitifs », qui prônaient un art archaïque. Ingres, proche d’eux, estima ce tableau l’un des plus beaux de l’école française. Mais le véritable succès de Gérard n’est venu que plus tard, lorsqu’il devint le portraitiste attitré de la cour impériale.

Derrière le mythe de Cupidon et Psyché, on décèle une allégorie abstraite, car Psyché en grec signifie « l’âme ». La scène peinte par Gérard symbolise ainsi le thème de l’union de l’âme humaine et de l’amour divin. Leur histoire conte les péripéties de l’âme à la recherche de l’amour vrai, de la rédemption de l’âme par l’amour qui lui permet ensuite l’immortalité. Le papillon au-dessus de la tête de la jeune fille est lui aussi un symbole de l’âme chez les grecs.

Le tableau est un subtil mélange de froideur et de sensualité. La sensualité des deux figures de Gérard vient de leur nudité et plus encore de la pose de celle de l’Amour. Une certaine froideur se dégage des formes épurées et simplifiées des corps. Avant Ingres (La Baigneuse Valpinçon, 1808, musée du Louvre), Gérard a fait le choix de l’abstraction des contours et d’une facture « porcelainée ».

 

LES ATTRIBUTS DE CUPIDON

Comment reconnaître Cupidon sur un tableau?
Souvent représenté sous l’aspect d’un enfant potelé doté d’une paire d’aile ou bien d’un adolescent, les thème les plus traités sont ceux de Cupidon taillant son arc ou Cupidon aveuglé par un bandeau l’empêchant de voir à qui il envoie ses flèches.

Un arc et des flèches ou une torche enflammée font partie de ses attributs.

Dans de nombreux tableaux, Cupidon semble s’être démultiplié: ces petits amours ailés sont connus sous le nom italien de putti (putto au singulier).

 

 

 

Bibliographie:
Les grands thèmes de la peinture, Mythologie et religion de Marcus Lodwick
louvre.fr